01 décembre 2007

Le rêve des plate-formes

Un grand magasin, vraiment gigantesque. En fait, une coquille, il n’y a pas d’étages, les rayonnages montent jusqu’au plafond comme dans un entrepôt. On s’y déplace grâce à un système de plate-formes mobiles ; l’ensemble forme une sorte de puzzle mécanique en trois dimensions, car les rayons sont des cubes à la disposition aléatoire. Tout bouge constamment. Le soir les employés peuvent rester après la fermeture, officiellement pour finir du travail, continuer à déplacer du stock, mais en réalité ils en profitent pour se servir et la fauche est massive. J’ai un ami qui travaille là-bas. Il veut me montrer comment ça se passe. Je lui cause de mon spleen, pour me consoler il m’offre un sandwich qu’il vient de piquer, ainsi que tout un tas de trucs rangés dans une grande poche blanche. De rage je jette toutes les affaires dans un rayon. Je n’arrive à rien faire de ma vie, je suis trop nul. La plate-forme continue de se déplacer et le rayon devient inaccessible. J’essaie plus tard de les récupérer, mais mon ami refuse de m’accompagner et je me perds. Plus tard, en croisant un de ses collègues, j’apprends qu’il sait très bien où sont les affaires et pourrait m’y conduire, mais qu’il ne le fera que si j’écris un roman. Je finis par les retrouver par hasard et je sors du magasin, avec le sentiment d’y avoir oublié quelque chose.

Al'
rêveur

30 novembre 2007

Le rêve des chiens transgéniques

Une crise économique mondiale dégénère, c’est le chaos, la famine. Les militaires prennent le pouvoir dans l’indifférence générale. Je travaille pour une boîte de production audiovisuelle. Je me rends à Londres pour la promotion de son dernier dessin animé ; le dernier dessin animé tout court, d’ailleurs. Les rares spectateurs le savent, ils accueillent avec une émotion intense la métaphore de deux enfants se tuant en faisant de la luge par un hiver implacable. Je rentre en France. Au journal de 20h le présentateur annonce qu’en Syrie il ne restait plus que 30 000 habitants avant qu’une énième révolution n’en réduise encore le nombre. Il poursuit sur les conflits qui se multiplient. Les gens se massacrent pour la nourriture. Un boucher tue tous ses clients, les découpe, les mange, avant de couper en rondelles son avant-bras gauche. En Norvège, la pêche d’un thon suscite une fête populaire qui dégénère : celui chargé de le découper, qui s’était greffé une lame à l’emplacement de sa main, devient fou et se précipite dans la foule en moulinant. Des enfants de six ans préfèrent mourir tout de suite au volant de karts, lors de duels sauvages. Il règne une grande désolation. Il ne reste plus que moi, et les résultats d’une expérience que j’ai logés dans une maison qui a échappé aux destructions. L’humanité s’est éteinte, mais il en survivra un peu dans les gènes de chiens qui montrent déjà les signes de leur hybridation.

Al'
rêveur

29 novembre 2007

hellbent

donne-moi un film gay et gore à onze heures du soir et tu peux être sûr que les têtes vont rouler toute la nuit, avec leurs jets de sang, la faucille à bout de bras en moisson de garçons — beecher de "oz" aux commandes du cauchemar qui fond au matin en mousse épaisse sous la douche

laurent herrou
écrivain