24 janvier 2008

Le rêve de l'Infante

Je rentre chez mes parents, par un dimanche ensoleillé. A cause de déboires financiers, ils louent une partie de la maison à un couple âgé qui l’a transformée en gîte rural. Comme ils se servent du même frigo que nous, je pille par erreur leur réserve de jus d’orange, ce qu’ils me reprochent. Un ami d’enfance arrive. Se pose la grande question de notre adolescence : que faire pour s’occuper ? Il me dit qu’il connaît un raccourci secret pour franchir les Pyrénées et rentrer directement dans le palais de l’Escorial. Mon frère se joint à nous. Le raccourci est en fait un dessin animé extrait d’un vieux clip de heavy metal. Des dentelures bleutées figurent les montagnes sous un jour fantastique. L'une d'elles évoque un crâne hurlant. On accède au palais par une caverne. Une foule de touristes le visite. En flânant on se sépare facilement ; tantôt je cherche mon frère, tantôt mon ami d’enfance. Je rencontre des gens. En déplaçant un fauteuil je manque de bloquer la procession de l’Infante. Elle a lieu régulièrement dans le palais. A la tête se trouve la princesse héritière, cachée par un voile de perles et de diamants scintillants, qui la recouvre entièrement. Après cet évènement, on sort dans la ville écrasée par la chaleur.

Al'
rêveur

Le rêve de la décapotable blanche

Avec des amis californiens, à bord d’une voiture diplomatique volée -une décapotable blanche qui nous permettra de passer tous les checkpoints-, on part vendre de l’herbe à Bagdad. Tandis que l’on avale l’autoroute qui traverse le désert, on écoute à la radio une voix d’hypnotiseur qui répète : « Go to the east… go to the east… ». Au retour, on s’arrête chez des jumeaux détaillants en vins et produits régionaux. Ils ont aménagé leur cave en salle de jeux d’argent. J’y retrouve ma famille, attablée, qui pour l’occasion forme une loge maçonnique. Tout le monde est très gentil avec moi, mais je ne peux m’empêcher de me gaver de chips, je laisse tomber plein de miettes, j’en répands sur l’épaisse moquette tout autour de moi. Alors je me sens gêné et je m’en vais.

Al'
rêveur

22 janvier 2008

Le rêve des taches noires

Des gens courent dans la rue en direction de grandes taches noires qui flottent dans l’air. S’ils courent assez vite, ils disparaissent.

Al'
rêveur

20 janvier 2008

Le rêve allemand

Je vais en Allemagne avec mon frère, rendre visite à un oncle caché, perdu de vue un peu après ma naissance. Même s’il n’en parle pas, je comprends qu’il a coupé les ponts pour une raison très grave. Sa femme, française d’origine elle aussi, ne parle plus français qu’avec un fort accent. Ils nous reçoivent très aimablement. On mange des spécialités à base de charcuterie. Après le repas on fait une promenade digestive à travers le monde, par téléportation. On visite notamment la maison d’un architecte américain, qui vit à San Francisco et qui souffre d’une allergie liée au niveau d’ozone dans l’air. La maison est abandonnée. Elle se trouve au sommet d’une petite colline, dans un quartier en périphérie. Elle se compose de champignons géants, des ombrelles blanchâtres au bout de longues tiges, liés ensemble par une structure en plastique. On va aussi à Berlin, sur le chantier du Reichstag, que l’on débarrasse d’excroissances en béton à l’aide d’un puissant laser. Le plus délicat consiste à découper un dôme remontant à l’ère communiste. J’apprends que dans un immeuble voisin du pavillon de mon oncle, a longtemps résidé un compositeur fou, pionnier de la musique électronique. Les dernières années, il vivait en ermite dans son studio d’enregistrement, en dessous de l’appartement de ses parents. Son corps ayant fini par se gélifier, on l’a interné dans un asile spécialisé. J’enregistre une soirée de la chaîne Arte qui lui est consacrée. Il a surtout été actif dans les années 60. Il tenait une cour à la manière d’Andy Warhol et jetait sur son époque, sa modernité et sa jeunesse, un regard lucide anticipant la crise à venir. Sur la fin, alors qu’il était déjà très diminué, il ne composait plus que de la musique de pub. L’émission se termine. J’essaie d’arrêter l’enregistrement, pour sortir du rêve, mais le vieux magnétoscope ne répond plus. J’appuie comme un fou sur les boutons. J’arrache la cassette en la détruisant à moitié. J’essaie de rentrer la bande, de la retendre, de remettre à leur place les vis. Je passe à un autre rêve.

Al'
rêveur