24 novembre 2006

De par le monde, soudain, des tas de gens se mettent à mourir sans raison. J'en fais partie, je me réveille dans un immense supermarché tout blanc, avec tous les autres "morts" récents, dont quelques copains. Nous ne tardons cependant
pas à découvrir que, parfois, une personne qui marche sur le trottoir roulant placé au milieu de l'espace blanc... disparaît, "pouf"! Cela m'arrive aussi, et je réapparaît dans le monde, de nouveau vivant. Je retourne à mon appartement,
qu'heureusement mes parents n'ont pas encore déménagé car j'étais mort depuis peu. Je fais un peu peur à mon voisin d'en face, qui m'explique que je ne suis pas le seul, tous les morts récents se rematérialisent, on les nomme des
revenants.

Un mouvement de type xénophobe s'est développé, anti-revenants, qui placarde des auto-collants argentés imprimés en noir un peu partout, portant des slogans contre les revenants. Je croise par exemple deux dames d'un certain âge, dont
l'une a placé un petit autocollant dans le coin inférieur d'un de ses verres de lunette, et j'essaye de discuter avec elles, de comprendre pourquoi elles détestent comme cela les revenants.

Je parviens à infiltrer le mouvement, quasi une secte, car son dirigeant est un de mes oncles - en fait plus ou moins Jean-Claude Dunyach. Nous montons à bord de l'autocar de la secte, un soir, et le chef distribue des enveloppes portant
les noms et adresses des revenants, qu'ils doivent aller tuer. Un peu inquiet, j'y vois les noms de certains amis, dont Sophie J. qui se trouve en Angleterre. Le volontaire de la secte chargé d'aller la tuer râle un peu, car ça fait loin.
Je me rassure en me disant que mes amis sont les héros, donc ils devraient s'en tirer, on verra ça lors des épisodes les concernant. Je repars, en limousine, avec mon oncle-Dunyach, nous roulons de nuit dans une zone industrielle,
jsuqu'à un bar chic planqué dans un entrepôt, car le chef y a rendez-vous pour discuter des stratégies de la secte. Je me réveille.


André-François Ruaud
Écrivain

20 novembre 2006

Hartung

Je me trouvais dans une grande salle de forme circulaire éclairée par une lumière incomparable.

Dans ce vaste et pur espace des toiles de différentes grandeurs nous entouraient et elle étaient, curieusement, totalement vierges ! La foule manifestait son étonnement dans une sorte de brouhaha intense. Nous cherchions tous à percer la signification de ce que nous vivions et dans la mêlée générale nous nous interpellions.

Mon regard se fixe alors sur ce qui me permettrait de comprendre cette étrange installation : je voyais aux pieds des toiles blanches, des seaux de peintures de diverses couleurs accompagnés de pinceaux bien rangées sur le sol. Des artistes allaient donc intervenir.

Mais dans un bel élan la foule s'empare de ces objets et nous nous mettons à peindre. Nous sommes tous également portés par une force inconnue et merveilleuse. Sans distinction les enfants, comme les adultes ou les vieillards s'activent avec bonheur.

Peu après nous voici totalement éblouis devant la magnificence de nos résultats.

Nous faisions tous du Hartung ; il fallait bien se rendre à l’évidence.





Michelle Bigot
Illustratrice