15 juillet 2007

le dernier jour

j'avais décidé que c'était le moment, il fallait y mettre un terme, j'avais choisi l'injection, létale, c'était une seringue dans une petite boîte en verre, le liquide à injecter dans une fiole près de la seringue, c'était un acte simple, j'avais réuni quelques personnes, tu étais d'accord, tu avais peut-être contesté mais c'était ainsi, ça aurait lieu, tu prenais la seringue dans la main, j'avais un doute soudain, une de mes collègues de travail intervenait, ce n'était pas possible, il y avait forcément une autre solution, j'hésitais, tu t'impatientais, tu disais : bon, on y va?
je te disais que j'avais des doutes, tu t'exclamais : tu fais chier, là… je rétorquais que c'était ma vie, quand même, toi tu étais prêt, la fiole dans une main, la seringue dans l'autre, tu disais : si c'est comme ça… tu ne finissais pas ta phrase
dans ta main : un pistolet rose, de petite taille, un revolver féminin, je comprenais, il y avait quelqu'un d'autre, je criais : mais tu peux me quitter, pourquoi faut-il que je meure pour que tu partes avec quelqu'un d'autre?
je faisais une scène et décidais de rentrer en bus


laurent herrou
écrivain