06 janvier 2006

Rêve troglodyte


Pour moi c'est un rêve troglodyte… mais parfois il vaut mieux oublier le titre obligatoire et que celui qui regarde vagabonde en toute liberté suivant la richesse bien particulière de son imaginaire.
L'image appartient à celui qui la regarde.

Michelle Bigot

05 janvier 2006

L'oiseau bicéphale


C'est un rêve de l'aube, un de ce que l'on fait juste avant de se réveiller ... il n'en reste rien ou presque, juste une image qui flotte quelques instants, entre sommeil et éveil. Celle d'un oiseau à deux têtes prenant son envol ...

Letizia
Illustratrice & professeur d'infographie
Villeurbanne (69) France

03 janvier 2006

Mon rêve de ce matin

Ma famille possédait depuis longtemps une grande maison avec un parc, dans le Sud. J'y vivais en compagnie de ma mère, une très belle jeune femme, de mon beau-père (un petit escroc brun et moustachu — comme mon ex-boss), de mon jeune frère et de ma jeune soeur. Nous étions cambriolés, apparemment avec la complicité de notre ancien gardien, qui venait de prendre sa retraite mais avait rejoint le mouvement fasciste. Cela se passait visiblement dans un pays méditerranéen genre Italie... Et notre beau-père n'était apparemment pas innocent de ce cambriolage! Avec mon frère et ma soeur, nous décidions de demander un procès au tribunal fasciste populaire, sans quoi nous allions tout perdre, notre demeure et notre dignité, face aux manigences des hommes en chemise brune qui défilaient toujours plus nombreux sous les grands pins de la ville...

André-François Ruaud
Éditeur & Romancier
Lyon (69) France

Le vélo rouge

Un curieux songe qui me ramène à mon enfance : je regarde une fillette qui apprend à faire du vélo sur sa petite bicyclette rouge. Elle roule a toute vitesse avec sa petite soeur sur le porte-bagage, très confiante puisque son vélo est équipé des fameuses petites roulettes (celles qu'il faut enlever quand on devient grand ...). Soudainement, elles disparaissent et les roues du vélo s'agrandissent puis passent à l'horizontale : le vélo et ses passagères se mettent à flotter à quelques centimètres du sol. Cet espèce d'hélico-vélo reste en suspension un bref instant puis s'envole haut dans le ciel ...

Letizia
Villeurbanne (69) France

Un cauchemar pour Slumbog

Un rêve. Sens caché. Un escabeau ? Non, malheureusement. Une échelle. Une incroyable et immense échelle couleur de rouille bleue et de caramel brûlé, unijambiste de surcroît, accotée à l’une de mes parois, s’élevait vers le ciel et reliait deux mondes, deux réalités ordinaires, injustifiées et satisfaites. A un bout de l’échelle du géant nommé Excalibur, une porte battante qui évente tantôt un jardin tantôt une salle d’examen ; à l’autre extrémité, une fenêtre qui pend dans le vide et qui barricade une poche de viscères poisseuses. Derrière cette fenêtre-là, je ne veux pas regarder. Quand je le désirerais, je ne le pourrais. Elle n’est pas à portée de ma main et la longueur de mon corps ne suffirait pour l’atteindre. Il y a l’échelle… Oui, mais j’ai le vertige. Cette fenêtre lointaine, blanche, propre à l’excès, sûrement dérobée à la façade d’un hôpital, baille dans le plafond des Dieux. Je la contemple et l’effroi suggère des idées folles à ma tête malade. Je suis ivre. Endormie, encore. Peut-être. Comme un soupçon face à une réalité double, incertaine, je navigue. Je m’entortille aux barreaux du lit. A quelques mètres du sol, en plein espace, trois barreaux de l’échelle sont rongés. Ce ne sont pas les dents du géant Excalibur qui les ont dévorés. Son appétit est autre. Ces dégâts-là sont ceux de l’acide. L’acide d’un estomac troué ou la bave d’un animal monstrueux. Je suis préoccupée par un motif qui se dérobe sans cesse à mon attention vacillante. La mémoire est oublieuse et ma conscience caquette comme une machine à coudre. Assourdissante ! La ferme ! Ça me revient. Comment le chat fera-t-il pour revenir vers moi ? C’est alors que je me suis souvenu. Ce matin, à mon réveil, le chat noir et bientôt vieux s’est métamorphosé en ma grand-mère. A moins que ce ne fût l’inverse. A moins que ce chat n’eût jamais été qu’une métaphore de ma vieille. J’aurais été assez bête pour ne pas m’en apercevoir et assez incrédule pour n’y pas croire. Pourtant, si je me sens si affreusement coupable, ce n’est pas sans raison : j’aurais dû le savoir. Une voix me l’affirme. Je suis horrifiée. J’ai voulu ce qui est arrivé. J’ai dansé sur sa tombe. L’explication est simple, quand on y songe avec fermeté. Le bout de jardin broussailleux, crasseux, sans intérêt, ce coin de pourriture s’est révélé être le chemin qui mène à un champ en friche, pleins de rosiers morts, et d’herbes desséchées. Je n’en ai pas été surprise. Le champ n’a cependant pas poussé en une nuit ! La terre s’est ouverte en cet endroit, mince sillon blond cendré, qui m’évoque un pubis adolescent à peine chevelu. Une actrice sans emploi, autrefois belle et jeune, est passée devant le mur qui ficelle ce morceau de terre, qui endigue cette fosse à purin. Elle portait sur son dos, à califourchon, une vieille, une folle, qui arborait un sourire sans dents. Elles me désapprouvaient, m’accusaient d’un crime dont j’étais bien convaincue être innocente. Si j’étais innocente, ainsi que je le prétendais, pourquoi cette haine de ma personne, cette envie de m’affliger une peine mortelle, d’échanger nos vies, la mienne contre la sienne. Je suis impardonnable et celui ou celle qui me pardonnerait serait le plus coupable de nous deux. Je les aie suivies. Je les ai devancées lorsque je l’ai vue au milieu de ce champ, attablée à une mauvaise table en fer, autrefois blanche, qui pleurait et se dépouillait de son lustre. La décrépitude de l’objet aurait pu m’évoquer la maigreur de la vieille assise. J’appréhendais sa silhouette. Rassurée, je la regarde – feint-elle de ne pas me voir ou n’est-ce qu’une cécité temporaire ? ses yeux en ont-ils trop vu ou n’ont-ils plus de courage pour moi ? – et, non, elle n’est pas maigre, ni émaciée, ni laide. Au contraire. La laideur de ceux qu’on aime est une telle habitude qu’elle devient beauté, dans la plupart des cas, mais je suis objective : elle est belle. J’ai remarqué sans y accorder le poids qu’il convient ses deux jambes, rondes, galbées, porcines et sous leur enveloppe de peau trois filaments rouge, deux vers de sang. Elle était attablée avec sa fille et elles mangeaient. Je m’approchais. J’affirmais à l’actrice et à la naine accrochée à son dos comme une bosse que je ne savais pas. Ignorante ! Elles rirent d’un ton mauvais, sous-entendant que ce n’était pas possible. Quand votre propre grand-mère couche dans un bout de jardin dégueulasse et qu’elle se nourrit des boîtes déposées pour le chat, on ne peut pas ne pas savoir. Je suis convaincue, maintenant, qu’elles sont obligées d’avoir raison. Je le savais. Et si le chat noir n’est pas revenu, c’est parce que la vieille femme, affamée, l’a mangé ! Elle rit, la grand-mère en dévorant les boîtes de pâtée. Elle se lèche les babines. Je pleure. Elle ne me voit pas, elle ne me parle pas, elle gazouille avec sa fille, une femme en noir, de la tête aux pieds, à la frange courte et aux yeux gais, avec des paupières vertes, veloutées, et des cils granuleux, des pattes d’araignée accrochées aux paupières. Je m’enfuis, essayant d’éviter les mots de l’actrice et de la naine qui m’écorchent. Entre leurs mains, je suis un morceau de fromage qu’elles râpent.

Holly Golightly
Dilettante.
France

Naissance

Slumblog vient de naître.
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