23 avril 2007

rêves / week-end 3

ça avait commencé la nuit du samedi au dimanche, la patiente était sur la table d'opération, l'électrocardiogramme s'emballait, il n'y avait pas de raison que sa santé m'incombe mais j'étais seul dans la salle, il fallait faire avec les moyens du bord, les tracés bleus et verts se croisaient, c'était mauvais signe, les convulsions s'accéléraient, je mettais la main à la pâte, une fois la crise passée, je râlais, je m'étais pourtant fait la promesse de ne plus m'investir, l'impossibilité d'abandonner la patiente à son sort avait eu raison de mes bonnes résolutions, une fois de plus je me faisais avoir, je comprends ta colère... disait sandrine -et je riais jaune, tu te foutais de ma gueule, hein, tu comprenais quoi?
dans la nuit de dimanche à lundi, je surveillais le bus depuis l'appartement sans balcon ni vitres, le corps au sol, tapi sur la pierre cramée, la carcasse du véhicule avait brûlé, désossée elle roulait encore, il était question d'ailes, un manteau en ailes d'ange que tu voulais pour toi, il montait et descendait sur un cintre à la manière du pompon des manèges de l'enfance, depuis l'appartement vide je tentais de l'attraper -mais non, l'ange était hors d'atteinte, et le bus carbonisé roulait plus vite, sans jamais dépasser le cadre de l'appartement


laurent herrou
écrivain