06 avril 2008

le rêve du 5 avril / 4

j'étais nu sur la photographie, le sexe en avant, le texte de la note disait que l'on recevait de telle heure à telle heure, l'emploi du temps était dirigé par d'autres mains que les miennes et ce n'était manifestement pas une de tes photographies, pas plus que mes mots, je les trouvais pauvres, je ne m'arrêtais pas à la nudité, j'en avais l'habitude, le rédacteur décidait de poursuivre l'expérience avec une deuxième photographie, sur le même sujet, même éclairage, il proposait un nouveau texte tout aussi insipide et je me cassais la tête pour combiner les deux et écrire quelque chose de valeur qui redonnerait ses lettres de noblesse au site — je le faisais pour toi, pour ne pas te trahir

laurent herrou
écrivain

le rêve du 5 avril / 3

la voiture finalement nous éloignait encore plus du centre ville, je demandais à janique si on était bien dans la partie ouest de la ville, aux alentours de l'hôpital, elle confirmait tandis que l'on avançait entre des rangées d'immeubles rouges de plus en plus serrées, le fond bleu du ciel, de plus en plus éloigné, illuminait pourtant la couleur italienne, je me disais que si tu avais été là (tu ne conduisais donc pas?), tu aurais fait une photographie inédite

laurent herrou
écrivain

le rêve du 5 avril / 2

avant cela, ou après, j'étais dans le restaurant d'alex et on me servait des plats que je n'avais pas commandés, je comprenais que c'était offert, la serveuse voulait que je lui donne un euro, histoire de se faire de l'argent de poche, nicolas, attablé à quelques mètres de moi, me lançait des regards noirs en découpant une pizza aux moules, c'était une pâte ronde criblée de petits visages qui le fixaient avec terreur, bordés d'obscurité (la coquille en coiffe) et qui attendaient d'être dévorés, nicolas et moi ne nous parlions pas mais la pizza représentait une menace, comme un échange de paroles l'aurait été aussi

laurent herrou
écrivain

le rêve du 5 avril / 1

le tramway était au milieu de la promenade des anglais, je n'en connaissais pas la destination mais j'étais crevé, ma grand-mère pleurait, je lui disais que je lui achèterais ce matelas en mousse pour qu'elle n'ait plus mal au dos, en vérité je pensais le faire sans le lui dire, la surprendre, on arrivait sur une place boueuse qui s'appelait saint-augustin, à l'opposé de là où nous allions, je ne reconnaissais pas les lieux, je voulais prendre un taxi, au diable l'avarice, mais ceux qui passaient éteignaient leur signal de disponibilité, tu arrivais comme par miracle, tu étais toi aussi dans le tramway avec ta voiture, tu disais : je vous raccompagne

laurent herrou
écrivain