08 novembre 2007

tu dors ?

On habitait un loft mansardé, on accueillait nos amis avec enfants, il y avait eu un souci de bagages, les valises des gosses n’avaient pas suivi, le berger allemand (le nôtre? le leur?) roulait sur les tapis du salon, je lui disais de se calmer, j’ai perçu distinctement une voix au creux de mon oreille qui soufflait : tu dors? je me suis retourné dans le lit, j’ai répondu à jean-pierre qui dormait profondément, subsistait l’absolue proximité de lèvres invisibles contre mon oreille, leur douceur, leur chaleur même, je me suis levé, j’ai rejoint le balcon et la lune, pleine, en phare braqué sur ma nudité, le message n’a pas eu de suite — non, je ne dors pas

laurent herrou
écrivain