02 avril 2007

rêves / week-end 1

les enfants avaient développé des pouvoirs, ils en étaient conscients mais le cachaient habilement, pourtant, alors qu'ils passaient la porte (d'un garage, un lieu clos), ils avaient eu la sensation très vite que quelque chose n'était pas normal, ils avaient dépassé les portes métalliques qui ne s'ouvraient pas, dans la pièce blanche, carrée, qui faisait suite aux ascenseurs, des hommes en costume sombre habillaient les coins, rigides et tendus comme les cordes sèches d'un violon agressif et je montais à l'étage, christine vivait là, c'était sous les toits, un large grenier à plusieurs niveaux habillé de mezzanines et de plantes vertes, le tout boisé à l'extrême, mansardé, je pensais à ororo, je me disais que si j'avais habité là moi-même, j'aurais recouvert un pan du toit d'une large vitre -je mettais immédiatement en doute cette idée, l'afflux de lumière aurait sans doute été trop important quand le soleil est au zénith (mes rêves d'enfant s'effondraient) et l'homme portait la moustache, il s'approchait très près de moi pour me confier un secret que je ne comprenais pas, c'était une anecdote sans intérêt mais son visage était collé au mien tandis qu'il me racontait son histoire et je me demandais s'il était conscient de l'émotion qu'il provoquait en moi, on était au lit ensuite, nu l'un et l'autre, sous les fenêtres du bureau de son épouse qu'il saluait de la main, lui promettant de ne pas rentrer trop tard ou qu'elle ne s'inquiète pas, il ouvrait son bras pour m'accueillir sur sa poitrine, il ne voulais pas de moi sexuellement, du moins cela ne se posait pas en ces termes, mais en positions d'un corps contre un autre, en étreintes, en baisers sobres, en frôlements, son corps était chaud, sa présence me rassurait, son impassibilité promettait l'éternité


laurent herrou
écrivain