25 mars 2007

rêve / jour 3

l'enfant blond dormait contre moi, j'occupais le lit du dessus, la chambre était étroite et lorsque je soulevais l'enfant à bout de bras, pour l'éloigner de moi et le regarder dans les yeux, lui expliquer que c'était fini, qu'il fallait rentrer, je parvenais à peine à tendre les bras tant le plafond était proche, il était question d'une colonie de vacances, on rentrait, pour une raison mystérieuse, tandis que le car gigantesque se frayait un chemin difficile sur la route tortueuse je tentais de le faire précéder d'un caddie de supermarché qui me résistait, partait en travers vers les trajectoires des autres véhicules, on arrivait sans encombres, à pieds, je marchais en tête, une sorte de barde, un troubadour, la Horde derrière moi (j'avais tenté le Damasio sans succès dans la journée qui précédait le troisième rêve), les parents m'accueillaient et en tête d'accueil ma mère, inquiète, tout s'était bien passé je la rassurais, mon père proposait de nous ramener, je disais : je ne suis pas seul, mais il insistait sur le "nous", seulement Jean-Pierre avait sa voiture et je proposais à mon tour de boire alors un café tous ensemble puisque l'on avait fait un pas en avant semblait-il mais mon père secouait la tête, contrarié (je comprenais qu'il avait dû négocier ferme pour en arriver là et je mettais à l'eau ses plans), Laurent Ramade ne me voyait pas et récupérait son fils avant de disparaître, le retour était suivi d'une fête, une kermesse pendant laquelle trois enfants juifs, deux garçons identiques et une jeune fille aux boucles noires parfaites en cascade dans son dos comme dans celui des garçons, jouaient du piano, la fille était rejointe par une jeune allemande qui portait un appareil dentaire et des lunettes, elle posait ses doigts sur le clavier, ses yeux sur la page et les notes s'élevaient, un quatre mains savant, un point électronique noir suivait la progression de la musique sur la partition, de sorte que l'on savait précisément où l'on en était et je regardais admiratif les doigts courir sur le piano, et plus encore les visages concentrés qui buvaient la page -je me disais que je n'avais pas travaillé suffisamment, je regrettais, il était trop tard


laurent herrou
écrivain