rêve / jour 2
la porte était fermée, c'était une porte de grange immense, en bois gris, vieille, les troncs s'emmêlaient sur ses battants, en lianes nouées, c'était un village que je visitais, il était question d'une location occasionnellement, un appartement avec terrasse, la ville n'avait pas de nom, ce n'était pas une ville ni un village mais un quartier plutôt, agricole, artisan, c'était l'étranger et c'était ici pourtant, la porte ne s'ouvrait pas, du moins mes efforts pour la tirer vers moi ne donnaient aucun résultat, je finissais par abandonner, je reculais de deux pas en levant les bras dans un signe d'impuissance, la porte se gonflait alors en son centre, poussée de l'intérieur par une force exceptionnelle, elle grinçait sur ses gonds, menaçait de céder, un grondement sourd suivait chaque poussée, la bête -mais qu'était-elle, je ne voulais pas le savoir et tournais le dos- rageait, la porte ne cédait pas mais l'animal ne céderait pas non plus, je continuais mon chemin la tête dans les épaules, honteux : j'avais réveillé la bête certes, mais j'avais failli à la libérer et sa colère m'était destinée, je ne m'enfuyais pas, je méritais ce qui allait se passer
laurent herrou
écrivain
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