27 mars 2007

rêve / jour 5

entre deux masses de viandes immergées (bœuf ou cochon indifféremment, aux mugissements indiscernables) un raton-laveur-limace résiste aux hommes qui s'acharnent, au moyen de câbles enfoncés dans sa chair, à le sortir de l'enclos : les petits hommes (dans le sens de : lilliputiens ou playmobil) vivent dans des rizières parsemées d'œuvres d'art (un calder; un mondrian) qu'ils honorent comme des divinités -puis la bête abdique dans un bond qui déploie sa longueur et sa gueule moustachue manque de quelques centimètres les chasseurs harassés
à l'américaine, comme dans une série télévisée, la scène est précédée de l'histoire d'un père de famille (deux filles, une adolescente et une enfant, terrorisée) qui tombe en panne sur la route qui le ramène chez lui, et tandis qu'il part chercher du secours, son épouse s'envoie en l'air avec un homme large (un ami, un fidèle à son abnégation souriante, pataude) dont le corps puissant la ramone dans chaque pièce dont je pousse la porte, ses mollets ronds en appui sur les jambes de la femme de sorte que chaque mouvement de ses pieds la fait coulisser en rythme sous lui, jusqu'à l'orgasme (le sien) derrière la dernière porte, celle de la chambre, et l'angoisse croissante que la voiture du mari se parque devant les baies vitrées de la maison (les fillettes, bougies à la main, comme à la messe, une veillée de noël -ou bien…)


laurent herrou
écrivain