Le rêve du backstage
Je suis dans une petite ville qui monte à l’assaut d’une colline. Au sommet, il y a un terrain vague, avec de l’herbe et des arbres, sur lequel donnent d’anciennes fermes. Il y a plusieurs mois de ça, on y a dressé une scène pour un concert. On ne l’a toujours pas démontée car une partie du public la squatte encore; la mairie n’ose pas procéder à l’évacuation. J’y vais un soir par curiosité et pour voir une amie. Le backstage, surpeuplé, est occupé par des étudiants d’extrême-gauche, ainsi que par des groupes resserrés d’altermondialistes. Ils fument des joints, se font à manger sur des réchauds. Au fur et à mesure que je me fraie un chemin, je reçois des regards mauvais, des coups de coude, on cherche à me faire tomber. Je prends conscience de la haine paranoïaque des yeux fixes et brillants, de la violence difficilement contenue derrière la mollesse des gestes. Le sourire sanglant de l’innocence, quand par l’affirmation d’un idéal, on recherche l’abolition des barrières morales. Mon amie se précipite à mon secours, me prend par le bras et me fait sortir avant qu’il ne m’arrive malheur. Sous les étoiles, elle me dit de ne plus jamais revenir.
Al'
rêveur
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