08 mai 2009

Le rêve du poète et des pirates

Avec des amis, je fréquente les locaux d’une entreprise. Nous ne faisons pas partie de cette entreprise, pourtant nous pouvons rentrer. C’est le soir, il n’y a personne hormis deux secrétaires, que nous évitons de déranger dans leurs aller-et-venues entre les bureaux et la photocopieuse. Les étagères du secrétariat sont remplies de livres. Plus de la décoration qu’une véritable bibliothèque. Pourtant je remarque un livre consacré à un arrière-grand oncle poète. Depuis sa prison il envoyait des poèmes calligraphiés à sa fille. Je suis frappé par la délicatesse des calligraphies, aériennes en dépit de leur complexité. Les locaux de l’entreprise ont une particularité magique : si l’on s’y endort, on franchit le temps et l’espace pour devenir de redoutables pirates des caraïbes. Mes amis et moi nous nous endormons ainsi plusieurs fois. Entre chaque échappée, je lis le livre sur mon arrière grand-oncle. Curieusement, lorsque nous devenons pirates, nous ne menons pas des raids audacieux : au contraire, nous n’arrivons pas à quitter l’île secrète de Tortuga. A peine menaçons-nous de lever les voiles que l’on se saoule au rhum, et que l’on cuve sous un soleil implacable.

Al'
rêveur