11 novembre 2008

le sac rouge

tu déménageais, aussi tes affaires s'entassaient devant la porte, un véritable vide-grenier dans la ruelle que tu habitais, un homme que je ne connaissais pas était assis sur l'une de tes chaises et j'avais un réflexe stupide en t'embrassant, j'hésitais à abandonner mon sac, rouge très vif, à la porte de chez toi, au milieu des affaires, j'avais tiré une somme d'argent conséquente — ce que personne ne pouvait savoir — et je sentais le regard de l'homme sur moi, épiant mes réactions, je décidais de ne pas céder à la paranoïa et posais mon sac auprès d'un deuxième sac rouge, espérant qu'il se fondrait avec lui, et sous un imperméable marron, n'était plus visible que la bandoulière, rouge elle aussi, j'entrais dans la maison mais toujours sur mes gardes, je me tournais vers le perron : l'homme s'était volatilisé, du rouge subsistait près de l'imperméable mais ce n'était pas celui de mon sac, qui lui avait bel et bien disparu

laurent herrou
écrivain